Environnement. Le terme "agro-écologie" entre dans la langue française

Le terme vise la combinaison « d'une production agricole compétitive avec une exploitation raisonnée des ressources naturelles »

L'agro-écologie, ensemble de pratiques soucieuses de ménager l'environnement, a fait cet été son entrée officielle dans la langue française. De quoi parle-t-on précisément ?

C’est le ministre de l'Agriculture qui va être content. Stéphane Le Foll a fait son crédo de ce concept défini comme un « ensemble de pratiques agricoles privilégiant les interactions biologiques et visant à une utilisation optimale des possibilités offertes par les agrosystèmes ».

Un avis au Journal Officiel de la République (JO) précise que l'agro-écologie s'écrit avec un tiret, selon l'orthographe retenue par la Commission d'enrichissement de la langue française.

Avec l’agroforesterie, deux nouveaux mots français issus de l’anglais

Le terme, qui vise la combinaison « d'une production agricole compétitive avec une exploitation raisonnée des ressources naturelles » est issu de l'anglais, agroecology. De même que l'agroforesterie - en un seul mot - dérivé d'agroforestry, qui consiste à associer travail des sols et couvert forestier.

Un avis publié dans le JO du 19 août a installé ces deux termes dans la langue française à quelques mois de la conférence climat, qui se tiendra à Paris à la fin de l'année, et près de trois ans après que M. Le Foll en avait présenté les grands principes en décembre 2012, avant de l'inscrire dans la loi d'avenir agricole, promulguée deux ans plus tard.

Quelles différences avec l’agriculture bio ?

Le terme recouvre une réalité différente de l’agriculture biologique. Cultiver en bio veut dire ne pas utiliser d’intrans, ni de produits phytosanitaires issus de la pétrochimie. Pour autant, bon nombre d’agriculteurs bio travaillent presque comme des agriculteurs conventionnels (cultures de plein champs, en rang, terre dénudée, beaucoup de travail du sol, de mécanisation…), ce qui n’inclue pas forcément une réflexion sur la biodiversité.

« La pratique agro-écologique a le pouvoir de refertiliser les sols, de lutter contre la désertification, de préserver la biodiversité, d’optimiser l’usage de l’eau. Elle est une alternative peu coûteuse et adaptée aux populations les plus démunies. Par la revalorisation des ressources naturelles et locales, elle libère le paysan de la dépendance aux intrants chimiques, aux transports générateurs de pollutions, et responsable d’une véritable chorégraphie de l’absurde, où des denrées anonymes parcourent chaque jour des milliers de kilomètres plutôt que d’être produites à l’endroit de leur consommation. Enfin, elle permet de produire une alimentation de qualité, garante de bonne santé pour la terre et ses enfants. »

Initiative. Un producteur bio avec pignon sur rue

Installé en tant que producteur bio à Kergus, depuis 2011, Maxime Perrot, Léonard âgé de 24 ans, proposait, jusqu'à présent, ses légumes en circuit court sur les marchés et par la livraison de paniers.

Aujourd'hui, il ouvre son magasin à Kerglaz, dans un corps de ferme qu'il a totalement repensé. Aidé par Margot Le Pogam, son amie qui gère le site internet et va tenir la boutique, et secondé par Thomas Cotty, son salarié qui fait les marchés et deviendra son associé, le 1e r septembre.

« Savez-vous planter les choux ? »

Le jeune agriculteur a lancé, voici quatre ans, son entreprise de production de légumes bio et de vente directe sur les marchés et, via des dépôts, dans des commerces relais. Issu d'une famille d'agriculteurs, il a décroché, après le lycée du Kreisker, un bac pro en conduite et gestion d'une exploitation agricole, à l'Ireo de Lesneven, avant de travailler dans une entreprise de travaux agricoles, à Plougastel-Daoulas et dans des fermes laitières.
Il est revenu ensuite à son premier amour, la culture de la terre. Avec mérite, puisque sa famille a cessé la production, alors qu'il n'avait que 13 ans, et pour le plus grand plaisir de ses clients. Il produit 60 légumes sur 10 ha de terres à Saint-Pol-de-Léon, Cléder et Plougoulm et 3.000 m² sous abris.
Les oeufs bio sont issus d'une batterie de volailles élevées en plein air.
Sans traitement Un respect scrupuleux du cahier des charges a permis à Maxime Perrot d'obtenir la certification de producteur bio. Mais, si le choix d'une agriculture légumière biologique est raisonné, il est aussi et avant tout le fruit d'une passion transmise, quand il aidait son père dans les champs et qu'il accompagnait sa mère sur les marchés.

« J'ai choisi de produire sans aucun traitement. Je garantis aux consommateurs un produit sain et frais, selon la saison ». Pratique Savez-vous planter les choux ? carrefour de Kerglaz. Ouvert du mercredi au samedi, de 9 h à 19 h 30. Tél. 06.66.15.85.05.

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